LE MONT SAINT-MICHEL
ILS ONT VÉCU SUR LE MONT!
• Gabriel François Pierre Hedou, né à Saint-Malo le 22 pluviose an huit (11 février 1800), époux de Juliette Serel en 1823, domicilié à Pontorson, a été docteur en médecine, et directeur de la prison centrale de Rennes et maire du Mont Saint-Michel.
Or à son époque le Mont était une prison. Gabriel a certainement rencontré des visiteurs célèbres : Hugo, de passage le 27 juin 1836, décrit à Louise Bertin “ce sinistre amas de cachots, de tours et de rochers qu’on appelle le Mont-Saint-Michel; Mérimée passe au Mont dans sa jeunesse et revient en 1841; Michelet en 1858; Flaubert et Maxime Du Camp en 1847.
Notre ancêtre a dû administrer des prisonniers célèbres : le socialiste Barbès enfermé au Mont en 1839 avec quelques uns de ses amis qui, dans la nuit du 10 au 11 février 1842, ont tous tenté de s’évader avec une corde de draps noués, hélas trop courte. Barbès s'est blessé en sautant et est repris.
En 1834 : un immense incendie ravage l’intérieur de l’église abbatiale.
Et en
octobre 1863 Napoléon III supprime cette prison centrale. Les derniers détenus sont déménagés à Rochefort, pénitencier moderne bien plus fonctionnel. Cette décision plonge le village dans un profond désarroi.
Gabriel est mort en septembre 1871 et est enterré à Pontorson.
Le Mont ne sera “classé” qu’en 1874, après le travail d’analyse de Viollet-Le-Duc.
• Leur fils unique Ernest François Hedou est né au Mont Saint-Michel le 9 février 1827. Aller à la génération VI. Cet Ernest (l'avoué) fut le père de Ernest, de Marie-Juliette et de Francis. Il y avait une "maison blanche" sur le Mont qui n'existe plus aujourd'hui ...
(en survolant cette image vous verrez le Mont avec la maison blanche vers 1909!)
• Marguerite Collin Villebuhart, fille de Marie-Juliette, née en 1888, religieuse, Augustine de l'ordre de Saint-Thomas de Villeneuve, se souvient dans une lettre écrite en 1962 à son cousin Tugdual:
« J'ai connu le Mont Saint-Michel sans jetée. Quand la mer était là, l'on s'y rendait en canot et le soir, la mer phosphorescente venait se briser en gerbes de feu sur le pavé de la première porte des remparts. C'était le beau temps avec la mère Poulard battant ses omelettes devant l'énorme foyer où la volaille tournant sur les broches, rôtissait devant le public. Le soir tous les habitants et touristes se promenaient sur les remparts, s'éclairant tous par les lanternes vénitiennes qu'ils portaient dont les couleurs et dessins variaient selon les hôtels qui les avaient fournies.
Ensuite nous rentrions à la maison blanche placée au bas des escaliers de l'abbaye et qui dominait toute la baie et d'où l'on voyait la lune se refléter dans la mer. Au bas de la rampe d'escalier de la maison des grands-parents, il y avait une tête de lion sculptée. A Pontorson, avec la marée il y avait la barre au moment où la mer montait brusquement avec une très grande rapidité rejoignant le Couesnon. Le bruit pouvait s'y entendre de loin ... cela n'existe plus à cause des travaux des hommes. Tu as dû savoir que l'on parle beaucoup maintenant de détruire la digue pour désensabler la grève. La main de l'homme veut toujours tout changer, ils s'aperçoivent ensuite que la nature conduite par le Créateur avait ses raisons pour se conduire autrement.»
La maison blanche a été vendue par Ernest (l'avoué), qui aurait aussi cédé des terres pour permettre l'installation de la voie ferrée reliant Pontorson au Mont Saint-Michel.
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