(Archives de Gwen)

LETTRE de ÉMILE HÉRON (directeur des prisons de l’Aude)

à GABRIEL HÉDOU DE LA HÉRAUDIÈRE
(médecin, directeur de la prison centrale de Rennes,
maire du Mont Saint-Michel)

au sujet de leur grand-père FRANCOIS HÉRON
( né le 9 mars 1721 à Saint-James, chirurgien, veuf d'un premier mariage avec Marguerite Collin, François Héron est parti s’installer à Trans dans la Manche, épousant en secondes noces Perrine de La Rüe le 22 octobre 1765 à Trans) 

                    "  Carcassonne le 15 février 1868

"Mon cher ami

"Je vais te raconter ce que j’ai appris de notre famille par un cousin que j’ai rencontré à Nîmes et qui s’est laissé mourir au moment où nous faisions de superbes projets de relations et de liaisons.

"Un François Héron, Normand, était compagnon de Guillaume le Conquérant qui s’empara de l’Angleterre en 1066.

"Ce Héron fut, comme beaucoup d’autres compagnons de Guillaume le Conquérant, richement doté de biens anglais et resta dans le pays et fut la souche d’une famille qui figure dans toutes les histoires d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande. Ils s’appellent encore O’Heron. L’histoire des familles anglaises, écossaises et irlandaises est écrite en anglais par Mac Pherson. Je n’ai pu me la procurer, mais Philipps, un ami anglais qu’Ernest a vu, m’en a envoyé le blason.

"En 1688 le Roi d’Angleterre, Jacques II fut renversé de son trône par Guillaume d’Orange et vint se réfugier à la cour de Louis XIV. Il amena avec lui un grand nombre de fidèles, tous exilés comme lui et ruinés de fond en comble. Notre trisaïeul , (Pierre)-François Héron en faisait partie. Il se fixa à Rouen et eut deux fils dont l’un fut contrôleur des finances en 1729, sous la Régence. Il fut le (grand-)père de notre grand-père qui quitta Rouen et vint se fixer à Trans vers 1760, comme tu le sais. Il laissa à Rouen un frère qui a été le grand-père des Héron qui existent encore à Rouen, à Toulouse et à Bordeaux. Tu dois te souvenir de la maison Héron rue des Argentiers : ils sont trois frères tous fort riches et jouissant d’une grande réputation d’honneur et de loyauté.

"Celui de Bordeaux avec qui j’ai fait connaissance m’a donné tous ces détails et m’a juré ses grands dieux que notre grand père François Héron, né en 1720 leur était parfaitement connu, ainsi que l’époque de son départ de Rouen. Il parait que c’est à Rouen que sont restés les papiers et titres.

"L’écusson se blasonne ainsi : « D’argent au chevron d’or, deux grenades en chef, un héron en pointe, deux levrettes pour support timbré d’une couronne de comte - pour être comte ou marquis il faut avoir un comté ou un marquisat -  la couronne est timbrée de la famille et modifiée suivant les cas.»

"Le cachet a été gravé en bronze d’aluminium par la maison Morin, c’est un véritable bijou."

                                        Signé c°.Héron

aïeul = grand-père; bisaïeul = arrière grand-père; trisaïeul = arrière arrière grand-père= grand-père du grand-père.