Mes chers enfants
La mort peut me surprendre d’un moment à l’autre. Je vous remets plus bas mes dernières volontés et j’espère qu’aucun de vous ne cherchera à les violer.
Je donne dix mille francs à la petite Berthe Mazier & dix mille francs à Clémentine Mazier.
Ces deux sommes seront placées sur l’état ainsi que les intérêts afin de leur faire une dote lorsqu’on les mariera. Cette somme ne leur sera comptée qu’à leur majorité, pas avant, quand même on les marierait avant 21 ans.
Je donne aussi à ma fille Marie Rendu la somme de dix mille francs. Cette somme est destinée en cas qu’elle aurait des enfants, à servir de dot de |
préférence à une fille, si elle avait plusieurs enfants. Si elle n’a pas d’enfant, à sa mort, cette somme reviendrait à ma petite fille Clémentine Level. Il est entendu que Mme Rendu jouira des intérêts de cette somme jusqu’à sa mort.
Je donne aux Petites soeurs des Pauvres cinq cents francs. Aux 2 sociétés de St Vincent de Paul et au Bureau de Bienfaisance six cents francs à partager entre ces 3 sociétés.
Trois cents francs pour me faire dire des messes pendant 2 ans et cent francs pour la 3ème année.
Les messes seront payées à raison de 3 fr par messe.
La première année il sera dit 60 messes, dont 40 les premiers six mois et 20 messes les derniers six mois.
La seconde année 40 messes & la 3ème année on dira 33 messes. |
On en fera dire 40 à Mr l’abbé Marval, l’ancien vicaire de St Sauveur, s’il veut les dire lui-même, les autres seront dites par des prêtres de notre connaissance qui s’engageront à les dire. Je prie mes enfants d’y assister autant qu’il leur sera possible & de prier beaucoup pour leur mère.
Dinan 7 mars 1875
Ctine Robert
née Péral |